Noble sieur, Charmante dame,
Si aujourd'hui tes yeux se posent sur ce papier, c'est que tu as découvert son existence. Que tu t'es enfin posé la question. D'ou vient ce monde ? Quel est cette magie qui permets aux feuillus de ne point perdre leur feuilles l'hiver ? Par quel sortilège l'eau n'est elle jamais une menace ?
Tout cela n'est point l’œuvre de la providence. Le Hasard n'apporte que chaos et désordre. Il a fallu la nécessaire intervention d'un être mystique pour assurer notre existence. Son Culte a aujourd'hui disparu, mais il est toujours la, en chacun de nous. Et alors que nous nous croyons tous architectes, nous ne sommes que des ouvriers. Ses ouvriers, qui telles de besogneuses fourmis apportent brindille après brindille leur pierre à l'édifice voulu par le divin. Et afin qu'aucune des règles ne soient oubliées, le grand architecte me chargea d'en rappeler les fondements.
Paragraphe 1 : Du respect de la nature et de l'optimisation de toute chose
Jamais, cher frère, cher sœur, Jamais tu ne construiras de manière anarchique sans tenir compte de
quelques règles élémentaires.
Ainsi après avoir lu ces quelques lignes tu promettras de replanter un sapin pour chaque buche de conifères que tu feras débiter. Tu promettras d'enfouir une graine de feuillu pour chaque meuble que tu construiras. Et pour ce faire, tu n'oublieras point de consulter les règles du divin :
3 forestiers permettent de compenser l’œuvre de destruction de deux bucherons. Chaque bucheron pouvant débiter suffisamment de bois pour alimenter jour et nuit deux scieries.
Mais ce précepte de vie ne doit pas uniquement s'appliquer à dame nature. Non.
Il doit te guider en permanence. C'est lui qui te servira de guide dans la réalisation de ton plan d'urbanisme. Lui qui te dira qu'une mine produit suffisamment de cuivres pour alimenter deux fonderies. Et que chaque fonderie te permettra de construire une fine épée en bronze.
Paragraphe 2 : Du bien être de tes ouvriers
Es-tu malheureux en ce bas monde cher(e) ami(e) ? Non. Car tu as toujours été épargné par la famine, les tempêtes et les séismes. Tu es l'ouvrier du divin bâtisseur et ce statut fait de toi son projet.
Alors il est de ton devoir te protéger à ton tour tes ouvriers. Pour ce faire tu promettras de bâtir de confortables habitations à l'écart de l'agitation de la maison du maire ou de toute industrie bruyante. Oui tu feras de chaque maison un petit havre de paix.
Et conjointement à cela, tu t'arrangeras pour construire immédiatement autour de tes entrepôts des industries d'une même nature.
Illustration des conseils du divin bâtisseur
Paragraphe 3 : Du partage et de la générosité
Le divin dans son infini bonté et sa grande sagesse fit en sorte que nul ne manque de rien. Ainsi il est de ton devoir, lecteur assidu, de lui rendre hommage de la meilleure des manières : "la pratique du partage".
Cette pratique te sera bénéfique, un plat ne prend il pas une autre saveur quand on sait qu'il a été préparé avec affection par un proche ami ? Ne nous donne t'il pas plus de vigueur que s'il on l'avait benoîtement préparé tout seul ? J'en suis convaincu, et le divin également. C'est pour cela, fier(e) ami(e) qu'il te faudra à l'avenir convenir de rendez-vous régulier avec un ami, pour vous échanger de délicieuses spécialités culinaires. La découverte de nouvelles saveurs n'en sera que plus bénéfique à vos ouvriers.
Paragraphe 4 : De la juste valeur d'une vie
Enfin je finirais ces quelques lignes en te rappelant que chacun de tes administrés possède femme et enfants. Qu'il te coute tous les jours de les nourrir et les entretenir, alors quand viens le moment de les mener au combat, ne prends pas la chose légèrement. Non.
Mon père Gaspard aimait dire de son vivant que la guerre est une affaire bien trop importante pour être confié au maire de chaque île. Alors chacun d'entre nous a à ses cotés un fidèle et compétent général.
Général qui ne part jamais au combat sans s'être dûment documenté sur la vaillance de son ennemi.
N'oublie jamais qu'une vie coute chère. Faire confiance à ton général te permettra d'économiser ta sueur, tes peines et tes larmes.